À 45 ans, la vie de Moud a été façonnée par les conflits, la fuite et la survie. Née en Palestine, elle a fui en Syrie, puis au Liban, cherchant désespérément la paix. Malgré les défis physiques et émotionnels, elle a trouvé une nouvelle raison d’être grâce au programme d’ADRA à Baalbek.
Moud a fui en Syrie lorsqu’elle était enfant, pour être à nouveau déplacée par la guerre là-bas. Elle est arrivée au Liban en espérant trouver la paix, mais a été confrontée à une autre crise ; déplacée une fois de plus par l’instabilité croissante du pays. Au Liban, elle s’est mariée. Mais sans proches à ses côtés, sans filet de sécurité sur lequel se reposer, et avec un corps affaibli par des opérations répétées de la colonne vertébrale, même la vie quotidienne était une lutte. La santé de Moud l’empêchait de trouver un travail stable, et l’isolement en tant que déplacée, pesait lourdement sur son esprit. Pourtant, elle a persévéré.
Comment pourriez-vous découvrir votre talent exceptionnel, si vous n’avez jamais eu le temps de faire autre chose que de survivre ?

Telle était l’histoire de Moud. Des années ont passé dans l’ombre de la guerre et de l’inquiétude, laissant peu de place pour explorer son identité, sa créativité, sa valeur. Mais tout a changé le jour où elle a rejoint le programme d’ADRA Liban. Entourée d’autres femmes avec des histoires similaires de difficultés et de résilience, Moud a participé à une formation professionnelle. Ces femmes ont appris l’art du tricot, du crochet, et du maquillage et l’entrepreneuriat. C’est lors de l’une de ces sessions que ses mains ont trouvé le fil et le crochet… et son cœur a trouvé un but.


À la surprise générale, Moud s’est révélée exceptionnellement douée. Elle a appris le crochet avec facilité, tissant des motifs délicats avec précision et soin. À partir de ce moment-là, Moud n’était plus seulement une réfugiée, ou une femme vivant dans la douleur. Elle est devenue une artisane, une femme d’affaires, une créatrice. Elle a commencé à recevoir des commandes en ligne et à vendre ses pièces faites à la main. Avec ses nouvelles compétences, elle a non seulement gagné un revenu, mais a vécu une transformation bien plus puissante.
« Je suis précieuse. Je suis talentueuse. Je peux le faire. Je suis autonome. »
Grâce à ADRA, Moud a trouvé plus qu’une formation. Elle a reçu des kits de dignité et d’hygiène, a participé à des sessions de sensibilisation sur la santé et l’égalité des sexes, et a rejoint des groupes de soutien psychosocial qui lui ont rappelé qu’elle n’était pas seule. ADRA croit que les femmes comme Moud ; si souvent déplacées, négligées et inaudibles ; méritent plus que de l’aide. Elles méritent les outils pour reconstruire, la chance de reprendre les rênes de leurs vies, et la reconnaissance qu’elles sont vitales pour leurs familles et leurs communautés.
En cette Journée Mondiale des Réfugiés, nous honorons les milliers de personnes vulnérables comme Moud qui portent une force incommensurable. Des hommes et des femmes qui recousent leur vie de la manière la plus silencieuse et la plus belle ; un fil, un pas, un rêve à la fois.